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Rebâtir ou laisser tomber ?

Fév 26, 2020

C’est le titre d’un livre qui vient de paraître… L’auteur s’explique :

« Avant d’être une institution humaine, l’Église existe pour qu’en elle et par elle Dieu puisse nouer avec chaque personne la relation d’un père avec son enfant. Pour comprendre ce qui nous lie à l’Église, il s’agit donc d’abord de regarder les choses du point de vue de Dieu.

Si l’Église est d’abord le lieu où Dieu se donne à moi, en plénitude, et m’offre de partager sa vie, si elle est le lieu voulu par Dieu pour un cœur à cœur avec lui, alors mon lien à l’Église, aussi complexe soit-il, n’est suspendu qu’à un fil : celui de la volonté de Dieu, rejointe comme du dedans par ma volonté propre.

On peut distinguer (…) comme trois brins principaux qui viennent s’entremêler autour de ce fil initial.

Le premier est celui du salut :

L’Église est d’abord l’instrument par lequel Dieu me sauve. Voilà l’enjeu fondamental du lien à l’Église.  Ce premier brin constitue déjà un premier défi : Qui aujourd’hui désire être sauvé ? De quoi ? Et comment ? Dans nos sociétés technologiquement très avancées, comment dire le salut que Dieu donne ? Les prédicateurs peinent à trouver les mots, et beaucoup de nos contemporains parient plus volontiers sur les biotechnologies pour affronter l’énigme du Mal, de la souffrance et de la mort. La crise du lien à l’Église tient certainement pour une grande part à la difficulté actuelle de dire le besoin d’être sauvé, et de faire reconnaître Jésus comme sauveur.

Le salut ainsi offert par Dieu à l’homme porte un fruit de sainteté. C’est le deuxième brin avec lequel se tresse mon lien à l’Église.

L’Église est le lieu et le moyen de mon union au Christ et de ma participation à sa sainteté : c’est dans l’Église, et non pas au-delà ou en dehors, que nous sommes tous appelés à la sainteté. Deuxième brin, deuxième défi : que reste-t-il aujourd’hui de la « sainteté » de l’Église face aux scandales à répétition qui la défigure ?

(…)

L’action de l’Esprit Saint lui-même : voilà le troisième brin de notre tresse.

Recueillant l’enseignement de saint Paul, Vatican II atteste que « l’Esprit habite dans l’Église et dans le cœur des fidèles comme dans un temple ». C’est lui, finalement, qui est le principe intime de l’union entre l’Église et ses membres.

Mon lien à l’Église n’est pas d’abord une affaire de motivation, ou même de mérite personnel : il est d’origine divine. Suspendu à la volonté et à l’action de Dieu lui-même, ce lien est l’instrument de mon salut. La sainteté est sa substance. Et l’Esprit Saint lui-même en est l’opérateur principal. C’est pourquoi il s’agit d’abord pour moi — pour chacun d’entre nous — d’un lien à recevoir, avant d’être un lien à construire. »

Mgr Bruno Valentin, interviewé par Aleteia

(article complet à ce lien)