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Va, rebâtis mon Église ! Quelle Église ? C’est d’abord la chapelle de Saint Damien, dans laquelle saint François entend cet appel. Et le jeune homme retrousse ses manches, manie la truelle et le pic. Sans attendre, sans renvoyer la responsabilité sur d’autres. Saint François ne dit pas : c’est à l’État d’entretenir son patrimoine… Ni : mais que font les évêques ? Ni : il faut mobiliser les réseaux d’Assise ! Peut-être est-ce cette mise en route, ce premier pas, ce premier don de lui-même qui le rend disponible pour entendre un appel plus profond à prendre sa part au renouvellement de la vie de l’Église de son temps, bien au-delà d’Assise. L’Église n’a sans doute pas tant besoin de penseurs qui lui disent ce qu’elle devrait être que de bâtisseurs qui prennent leur part à son édification. Seigneur, que puis-je faire, aujourd’hui, pour ton Eglise ?

1. Je peux rebâtir l’Église en moi-même.

Le vrai visage de l’Église, c’est son visage toujours jeune de fiancée, captivée par le visage de Jésus.  Que puis-je faire pour que l’Église retrouve son vrai visage, sinon me tourner moi-même vers Lui, me laisser attirer par Lui et être un membre de l’Église vivant sa vocation à la sainteté, à la place que Dieu lui a confiée ? La chute, le dévoiement de tant de membres de l’Église m’interpelle et augmente ma responsabilité spirituelle : que puis-je faire, sinon mettre tout en œuvre pour être l’Église tournée vers le Christ, écoutant sa voix, désirant faire humblement sa volonté ?

Pour aller plus loin

On peut lire et méditer dans la Parole de Dieu :

« Depuis les lointains, le Seigneur m’est apparu : Je t’aime d’un amour éternel, aussi je te garde ma fidélité. De nouveau je te bâtirai, et tu seras rebâtie, vierge d’Israël. De nouveau tu prendras tes tambourins de fête pour te mêler aux danses joyeuses. De nouveau tu planteras des vignes dans les montagnes de Samarie, et ceux qui les planteront en goûteront le premier fruit. Un jour viendra où les veilleurs crieront dans la montagne d’Éphraïm : « Debout, montons à Sion, vers le Seigneur notre Dieu ! » Car ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! » Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient. Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné. » (Jr 31, 3-9)

On peut aussi réfléchir sur les questions suivantes :

Quelle expression, quelle phrase me semble adressée à moi aujourd’hui ? Comment est-ce que j’entends le Seigneur m’inviter à m’approcher encore de Lui ? Quelle prière, quelle réponse suscite-t-Il en moi à cette lecture ? Quelle action, quelle résolution m’inspire-t-Il ?

2. Je peux rebâtir l’Église dans la fraternité.

Elle est, dit le Concile Vatican II, « à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ». Elle est faite pour la communion, l’unité ! Je peux renoncer à jalouser, épier, traquer la petite bête qui rend l’autre différent de moi, l’autre mouvement, l’autre groupe, différents du mien. Apprendre à entendre un avis différent du mien et exposer le mien sans colère. « Disputer sans se disputer » et chercher paisiblement, non à avoir raison, mais la vérité ! Prier, servir, évangéliser ensemble malgré même nos désaccords. Je peux rendre à l’Église son visage fraternel, là où je suis.

Pour aller plus loin

On peut faire un petit examen de conscience : comment est-ce que je blesse l’unité de l’Église, comment est-ce que je contribue à ses divisions, aux manques de fraternité ou de bienveillance ? Par mes paroles, mes omissions…

Quelle démarche de réconciliation pourrais-je poser de retour en paroisse, aumônerie, mouvement ?

Quelle résolution puis-je prendre pour veiller sur l’unité et la fraternité, là où je suis ?

3. La meilleure manière de rebâtir l’Église ne serait-elle pas de contribuer à lui rendre le dynamisme missionnaire que le Seigneur lui a donné à la Pentecôte ?

L’Église ne s’édifie pas lorsqu’elle se regarde elle-même mais quand elle fait connaître et propose d’aimer Jésus. Elle « existe pour évangéliser » (Paul VI, Evangelii nuntiandi). Le visage que Jésus a voulu donner à son Église, c’est celui de chaque disciple qui, saisi de la même compassion que lui, annonce à un frère la relation à Dieu qui le fait vivre.

Pour aller plus loin

On peut se poser ces questions : comment est-ce que je me situe vis à vis d’un ami qui ne connaît pas le Seigneur Jésus ? Est-ce que cette amitié me pousse à le lui faire connaître, au moins : à désirer qu’il le connaisse ? Ai-je de la compassion pour ceux qui ne connaissent pas Dieu ou est-ce que cela me laisse indifférent ? Ai-je une expérience de la joie d’évangéliser à partager ?

On peut également prendre la résolution de porter dans notre prière et la suite du carême une personne que nous aimons et qui ne connaît pas Dieu.

Et prendre la résolution de parler lundi à une personne de notre entourage de ce week-end de pèlerinage et de la foi qui nous anime.